Blog25.06.2024

Les problèmes d’argent rendent malade, être malade coûte cher

Les personnes endettées en Suisse souffrent davantage de stress, d’insatisfaction et de sentiments d’anxiété et de dépression. C’est ce que fait apparaître l’analyse des données d’une enquête longitudinale menée auprès de 20 000 personnes sur près de 20 ans (Henchoz, Coste et Herzig). Le lien entre les problèmes d’argent, les dettes et la maladie est empiriquement prouvé. Au niveau international également : le surendettement favorise les maladies psychiques et les troubles physiques. Une étude finlandaise de grande envergure montre un risque accru également pour les maladies chroniques telles que le diabète, les maladies cardiaques et l’asthme (Radar du surendettement de l’IFF).

Endettement dû aux frais de santé non payés

Être malade coûte cher. En Suisse, tous les frais ne sont pas couverts par les caisses maladie, loin de là ! De plus, les ménages plus pauvres, pour des raisons d’économie, ont souvent des franchises élevées et doivent payer eux-mêmes une grande partie des factures en cas de maladie. Un tiers des personnes endettées demandant conseil ont des frais de santé non payés dans leur portefeuille de dettes. Le montant moyen de ces dettes est de 3 227 CHF (statistique DCS). Pour éviter les dettes, les personnes concernées renoncent souvent à un traitement.

Non-recours aux soins de santé

Une équipe de recherche des Hôpitaux universitaires de Genève a étudié, sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), le renoncement aux prestations médicales et dentaires. Il en ressort que les personnes socio-économiquement défavorisées sont particulièrement nombreuses à ne pas recourir aux prestations de santé. Ce renoncement peut avoir des conséquences négatives sur la santé et aggraver la situation de vie des personnes concernées. Le rapport recommande donc d’examiner des mesures à différents niveaux fédéraux.

Rompre le cercle vicieux

Du point de vue du conseil en matière de dettes, il est clair qu’il faut des possibilités de désendettement réalistes pour sortir de la spirale de l’endettement. Le cercle vicieux des dettes et des problèmes de santé entraîne des coûts personnels et sociaux élevés. La collectivité, les cantons et les communes ont donc tout intérêt à ce que la révision des procédures d’assainissement soit mise en œuvre et que davantage de personnes aient la chance de prendre un nouveau départ.

(Auteur: Pascal Pfister)

 

 

 

 

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